Le 20 février 2014, par Geneviève Koubi,
On enlève les feux (vert, orange, rouge) qui faisaient le charme infantiliste de la RGPP dans ses intentions désormais remplacées par celles de la MAP. Maintenant, on rebat les cartes et on enlève les codes couleur (jaune, orange, rouge, écarlate) qui faisaient l’encre et l’ancre du plan Vigipirate.
Comme la mode est à la simplification, on simplifie Vigipirate... Entré dans les mœurs politiques et policières, Vigipirate se dote, depuis le 17 février 2014, de signalétiques en deux triangles jouant en deux tons : vigilance et alerte. C’est dire combien la pratique de ce plan est absorbée au sein de la société civile !
Le changement est à peine expliqué sur le portail du gouvernement : Du nouveau pour le plan Vigipirate. Il est même répété presque tel quel sur le site du ministère de l’éducation : Prévention des risques majeurs : un nouveau plan Vigipirate. Il est un peu mieux annoncé sur le site officiel "service-public.fr" : Plan vigipirate : nouveau code d’alerte et signalétique spécifique. Il est encore mieux raconté sur le site de la préventions des risques majeurs : Le Plan VIGIPIRATE.
Et l’information parcourt les médias ! Le Monde : Le plan Vigipirate remodelé à partir du 20 février ; Libération : Nouveau plan Vigipirate à partir du 20 février ; l’Express : A quoi ressemble le plan Vigipirate version 2014 ? ; etc.
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Que cache cette modélisation ? Les deux logos marquent les deux niveaux, ils doivent être "visibles dans l’espace public".
En quelque sorte, quels seraient les lieux dans lesquels le premier des triangles exigeant une "vigilance" (comprise comme pouvant être renforcée "temporairement, géographiquement et sectoriellement pour faire face à une menace particulière ou à une vulnérabilité ponctuelle") ne devrait pas être apposé ? Que faire devant panneau d’alerte attentat prévu "pour faire face à une menace imminente" puisque dans ce cas, pour les autorités, tout est permis ?
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Il faudra attendre que d’autres niveaux intermédiaires complexifient les choses... pour mieux comprendre ces resserrements qui n’empêchent pas les classifications en secret-défense....