Le 28 septembre 2018, par Geneviève Koubi,
Il fut un temps où prédire une "rentrée difficile" n’était pas impossible... même du côté des gouvernants. De nos jours, les discours communicants enfilent un satisfecit lénifiant qui ne reflète pas les réalités. Tout va très bien [1]...
C’est dans cette ambiance que se prépare la "Fête de la science, laquelle « se déroulera du 6 au 14 octobre 2018 en France métropolitaine et du 10 au 18 novembre 2018 dans les Outre-mer et à l’international. »
.
Dans le cadre de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, les suppressions d’emplois annoncées s’avèrent destructrices du lien social tandis que les réformes envisagées des politiques universitaires aggraveront les disparités territoriales. Pourtant, en tout domaine, la fonction éducative et éducatrice est le premier palier d’une citoyenneté active et réfléchie. Le décalage entre les déclarations et les actions, entre les discours et les actes devient outrancier [2].
.
La privatisation du service public n’est plus seulement ’rampante’. Elle se déroule au rythme de ces réformes assenées à coup d’ordonnances gouvernementales que le législateur, imbu de sa force majoritaire, approuve sans même évaluer les conséquences de telles mesures.
Des actions syndicales sont en cours, appelant encore une fois à la grève, comme par exemple, le 9 octobre 2018. Mais démotivation et résignation vont de pair. Le ministère de l’éducation nationale était d’ailleurs satisfait en communiquant, le 27 septembre, « le taux moyen national de participation au mouvement de grève dans les lycées professionnels en France métropolitaine : Moyenne nationale enseignants des lycées professionnels : 13,51% ».
Des contestations sont élaborées à l’encontre des présentations analgésiques de certains résultats, par exemple en ce qui concerne "Parcousup".
Plus encore, les inquiétudes sont avivées par le projet d’ordonnance visant à réformer la politique de site dans l’Enseignement supérieur et la Recherche. Ainsi, le SGEN-CFDT alerte sur « la fin de la démocratie universitaire » qu’un tel projet supposerait. La CGT-FERC Sup relève que « c’est par la presse que le CNESER a pris connaissance du projet d’ordonnance visant à réformer la politique de site dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche ». Elle signale que « ce projet mettra fin au modèle séculaire de démocratie de l’Université française en abandonnant toute notion de gouvernance fondée sur la collégialité et une régulation nationale : élu.e.s du personnels et des usagers réduit à presque rien, présidents pouvant être élus à vie élu à la majorité relative avec une gouvernance majoritairement acquise aux personnalités extérieures nommées. »
.
L’année universitaire 2018-2019 ne sera donc pas de tout repos...
.
[1] La rengaine est à la suppression des emplois et à l’allongement de la durée du travail dans le secteur public — comme dans le secteur privé au prétexte d’emplois "utiles" ou "productifs" ! — alors que la lutte contre le chômage inviterait plutôt à un partage du travail, donc à une reconnaissance de l’humain contre la course aux profits, contre l’électronisation extrême, etc.
[2] En exemple : alors que les moyens alloués pour l’insertion des élèves et étudiants handicapés dans les établissements d’enseignement sont peu performants, le ministère de l’Éducation nationale organise les jeudi 18 et vendredi 19 octobre 2018, une "conférence internationale" qui « vise à offrir à tous les acteurs de la communauté éducative, un espace de dialogue et de réflexion sur les politiques mises en œuvre pour favoriser l’éducation inclusive des élèves en situation de handicap en France comme à l’étranger. »